LA POESIE COMME UNE ÎLE
La poésie est comme une île,
Comme cette île qui semble hostile
Où se dressent les pneumatophores
Qui se hersent, étrange flore,
Face aux lames dégorgées de haine
Des désespérances mondaines.
La poésie est comme une île
A l’épiderme rétractile
Réfracteur de tous les assauts
Que connût Jean-Jacques Rousseau,
Les flèches empoisonnées
Des destinées infortunées.
La poésie est comme une île
Cerclée de cyprès érectiles
Aux chauves racines exotiques
Surgies des mondes fantastiques
Joués sans cesse de l’infini
Des antiques cosmogonies.
Respirer, respirer encore,
De l’autre côté du décor,
Séparer, séparer toujours
Dans les lisières à contre-jour
Les clartés des tristes ténèbres
Ployant de leurs chants trop funèbres.
Etreindre, aspirer et inspirer
Des plus hautes cimes espérées
La franche lumière zénithale
A l’oblique transcendantale
Du réel de la poésie
Nue, absolue, qui s’extasie.
La poésie est comme une île.
La poésie est un paradis.
Michaël Vinson
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