LES COULOIRS DU TEMPS
I
LA VISION
Un soir
Un soir qui se perd dans la brume de la mémoire
Dans le passage connu et pourtant étrange
De la vie diurne à son autre face nocturne
Fût Le Songe
Assis sur la fleur méditative des bords du Nil
Un homme au visage parcheminé
Ouvrît
Le Livre posé à même la terre des vivants
Qui furent, qui étaient et qui seront
Un soleil qui n’était pas le soleil
Au creux de son plexus
Se mit à vibrer, à pulser, à tournoyer
Et à grandir de la révélation émerveillée de l’univers entier
Qui lui aussi vibrait, pulsait, tournoyait
Devenait ce qu’il était :
Lumière
« Toi aussi, tu peux le faire »
Et l’artiste entre deux mondes
Le fit
Et elle aussi devient Lumière
Et elle aussi devint ce qu’elle était :
L’univers
Elle entra dans l’immense joie cosmique à nulle autre pareille
Ce soir là
Il y eut un avant et un après
L’instant de la prodigieuse sortie hors du temps
La révélation de la liberté vivante et joyeuse du Cosmos
Au delà des lourds et sombres nuages de l’Ici-bas
Linceuls sombres des consciences endormies
Ondulant de Majesté
Pénétra alors des confins de l’inifini
le Grand Serpent Cosmique
Générateur des mondes
Chacun de ses anneaux qui se rétractaient et se dilataient
Au rythme puissant de la respiration des univers
S’ouvraient comme des portes
L’artiste entra
Et elle eut la Vision
Dans le ventre du Serpent Cosmique
Elle traversa avec lui le passé, le présent et l’avenir
Au cœur de la Création
Qui vit, qui respire et se meut sans fin
Puis sur le papyrus apparut l’oeuvre mystérieuse
Déchiffrée
Le Livre pouvait se refermer
Restait le Secret des Secrets
LA JOIE
Voir aussi :