Une adoucie lumière abyssale
Par sa lente pénétration de l’opacité primitive
Dévoile
La toile aux très vives variations de couleurs
de l’Artiste Sans Nom
Et qui lie
Et qui ouvre
Et qui offre
Aux regards pétrifiés des admirations végétales et animales,
Du cœur des eaux chaudes et turquoises,
De la mer tropicale,
La longue et large remontée circulaire
D’un bouquet imaginaire, riche de ses chatoyants mystères
Et qui brûle,
Dragon d’art des hauts fonds du lagon,
De sa langue de feu de touches pigmentées improbables
Le souvenir pétrifié
Des étoiles de ciel de mer
Des algues alanguies au mouvement suspendu
Des crustacés repliés dans l’attente des temps futurs
Et qui fait rouler
Comme autant de pierres vivantes
Ondulantes au gré des courants reliant les mondes aquatiques
Les mandrapores et acopara en tournesol
Et qui fait chanter
De ses discrètes mais puissantes orgues de mer
Le grondement imperceptible des fonds symphoniques coralliens
Quand l’ordre de l’antique harmonie poétique
Menacé de la Grande Prédation des requins à la prose desséchante
Appelle de son accord sonnant d’eau et de lumière
Les poissons – perroquets
A la danse sans cesse renouvelée
De l’équilibre subtil et fragile
Des bouquets de mer.
Voir aussi :