Coq-Phénix
Coq-Phénix, oiseau fabuleux à la splendeur sans égale,
Feu créateur jailli des terres solaires primordiales
Dont les immortels, par delà toutes les générations,
Font leur incandescentes montures,
Entonne,
Son chant surnaturel
De la ronde des fins et des commencements sans fin.
Levé dès les premières rougeurs de l’aurore radieuse
Luisant sur les eaux de la régénération,
Coq-Phénix,
Dont on ne connaît que le nom qui échappe aux intelligences et aux pensées
trop noires,
Se laisse consumer de sa propre chaleur parfumée
Des encens les plus rares et les plus mystérieux,
Et occider son soleil pâlissant
Dans les nuits les plus ténébreuses de la face cachée des mondes,
Pour renaître de la noire calcination de ses chairs éprouvées
Aux nouveaux matins.
Coq-Phénix,
Oiseau sacré de notre irréfragable désir d’après,
Grand et absolu triomphateur de la vie sur la mort,
Guide-nous sur la barque du Temps
Qui glisse sans bruit
Le long des gouffres amers
De nos sombres et pensives errances
Pour qu’enfin nous puissions jeter
Dans l’immense lumière embrasée
Du Soleil des soleils
Nos âmes enfin pesées et libérées!
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